Huit tonnes de déchets revalorisés en projets artistiques à l'université Concordia
Nadia Lemieux
Mercredi, 4 avril 2018
Depuis sa création il y a un an, un organisme de l’université Concordia a détourné plus de huit tonnes de matières destinées à être jetées pour les mettre au service de l’art.
Le Centre de réutilisation créative de l’université Concordia (CRCUC) opère depuis mars 2017 un entrepôt dans le sous-sol de l’établissement où vont et viennent quotidiennement des artistes adeptes du «upcyclage», terme qui désigne l’action de revaloriser des déchets.
Ayant, aux yeux de plusieurs, perdu leur vocation, retailles de bois et de tissu, bouts de miroir, vieux clous, cordes et ficelles, papier bulle ou vieux magazines prennent souvent le chemin de la poubelle. Mais, pour les artistes «upcycleurs», ces matières n’attendent qu’à être transformées.
Plus de 1200 membres ont jusqu’à maintenant adhéré au CRCUC et peuvent y faire le plein d’objets et matériaux insolites gratuitement pour leurs projets artistiques.
Abondance de matériel
«Il y a tellement une abondance de matériel dans notre institution et un réel besoin pour du matériel d’art abordable, a expliqué la coordonnatrice du CRCUC et titulaire d’une maitrise en enseignement de l’art, Anna Timm-Bottos. En plus, ça nous permet de travailler pour devenir un campus zéro déchet.»
Le CRCUC accepte exclusivement du matériel provenant de l’intérieur des murs de Concordia. En un an, a souligné Mme Timm-Bottos, une relation mutuelle s’est créée entre le centre et l’institution.
«On est de plus en plus enracinés dans la façon dont l’université bouge son matériel. Les gens y pensent. Avant d’aller porter des choses dans les conteneurs à déchets, ils vont nous appeler pour qu’on aille voir et qu’on prenne le matériel qui nous intéresse.»
Même chose du côté des étudiants et des membres de la communauté, qui voient plusieurs avantages à se rendre au centre pour s’approvisionner, dont des économies d’argent.
«Les gens viennent aussi parce que tu ne sais jamais ce que tu vas trouver. Ce n’est pas comme un magasin, où tu peux te rendre avec une liste. Tu dois être prêt à t’adapter et à trouver des idées directement sur place», a poursuivi Anna Timm-Bottos.
En expansion
Mme Timm-Bottos se réjouit que le projet ait largement surpassé ses attentes en détournant plus de huit tonnes de matières du dépotoir. En un an d’opération, elle et son équipe espéraient être en mesure d’en rediriger entre une et deux tonnes seulement.
Fort de son succès, le CRCUC est maintenant appelé à grandir. Grâce à une récente subvention de 75 000 $ de RECYC-QUÉBEC et un don de 225 000 $ de l’association étudiante, le centre sera relocalisé d’ici 2020 dans un espace plus grand, ce qui lui permettra entre autres d’intégrer des meubles et du matériel électronique à son offre.